Papa(im)mobile
Chers lecteurs,
Le Pape Jean-Paul II souffre le martyr mais ne souffle mot.
Quoi de plus naturel pour le représentant d’une religion qui prône la
souffrance que de lutter contre sa propre peine.
Mais que penser des quinze minutes où le Pape s’est montré à
sa fenêtre «face au vent» comme le dit la dépêche AFP.
Les bulletins médicaux sont quand eux dignes de ceux du feu
président Mitterrand, ou plus contemporain, ceux du Prince Rainier de Monaco.
Cette opacité de la vérité gêne. Des millions de gens ont
leur vie gouvernée par le Vatican. Or, l’église se montre comme toute
entreprise une machine de communication ou les décisions sont plus des choix économiques
que de conviction.
Que dire de Jean-Paul II qui regarde le chemin de croix sur
un fauteuil face à un écran géant ? L’impression qu’il assiste, de la même
façon, à sa mort. Son souffle maintenu par la médecine moderne pour tenir en
haleine les spectateurs de la place Saint-Pierre. Les chrétiens présents
espérant sans doute pouvoir dire un jour : «J’ai vu la dernière apparition
publique du Pape» un peu comme ceux qui ont vu le dernier Match de football de
Maradona.
Autant d’effort de communication ne pourra pas, cependant,
nous faire croire au coup de la résurrection papale: le pape Jean-Paul II est
bien mort, et ce, il y a peut-être longtemps.
JE Balboni